« Comment écrire une théorie de la poésie moderne sans lui présupposer une définition académique, fût-elle moderniste ? Comment la saisir sans lui imputer telles ou telles fonctions essentielles, cognitives ou sociales, fussent-elles repensées pour trouver une vraisemblance dans le contexte de notre époque ?
Littéralité regroupe des essais de Jean-Marie Gleize, publiés au cours des années 1980-1990, qui ont fortement marqué notre génération par la manière dont ils ont renouvelé l’approche poéticienne.
D’abord, la poésie n’y est plus pensée comme un art uniforme, ensemble d’activités cohérentes entre elles, mais comme une somme de pratiques plurielles, très diverses et se développant dans des territoires institutionnels imprévisibles. La théorie redécoupe l’espace poétique, souvent hors des frontières du littéraire au sens étroit du terme. Les poésies qu’elle examine ne sont pas conçues avant tout comme des oeuvres parfaites en soi, suffisant bien à nos lectures. Elles sont observées littéralement comme des manières d’exister, des disciplines personnelles dont l’ordre agirait sur la vie quotidienne de qui s’y adonne, et pour lesquelles la fixation d’un Texte définitif peut ne revêtir qu’une importance secondaire. Ce qui toujours intéresse Gleize, dans cette somme, qu’on peut tenir comme une généalogie, à partir du romantisme, de notre poésie actuelle, est l’analyse crédible des pouvoirs concrets de la poésie. La question centrale, creusée page après page, est celle-ci : comment la poésie peut-elle devenir un moyen de changer nos formes de vie, d’en inventer et d’en montrer d’autres possibles ? » Christophe Hanna.
Préface par Christophe Hanna. . . . . . . . . . . .I
Avant-propos. . . 1
Poésie et figuration
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Livre Ier · La déstabilisation de l’espace et du moi
au xixe siècle . . . . . 14
i. La poésie s’écoute et se voit
Deux projets « romantiques ». . . . . . . . . .15
1. La mise à l’écart : Lamartine. . . . . 15
La poésie se médite . . . . . 15
Le chant s’écoute et se voit, « Le lac » . . 36
2. Le lyrisme en question : Victor Hugo. . 47
Le moi se remplit et se vide, Les Châtiments . . 51
Le sens est arrêté puis remis en marche, Les Contemplations. .64
Deux lignes de haute tension . . . . . . . . . . . . 82
ii. L’invention de la vitesse et de l’intensité
Deux interventions dynamiques . . . . 86
1. La mise en mouvement : Rimbaud. . .86
Le spectacle disparaît, Les Illuminations. .86
Le récit se disperse, de l’« Aube » au « Nocturne vulgaire » . . . . . .100
2. Le lyrisme à la question : Tristan Corbière. .110
L’héritage est miné : un sonnet à l’envers, « Le crapaud ». .112
Le chant s’évide, Sérénade des Sérénades. .124
L’acharnement, musique contre musique . .133
Livre II · L’éclatement de l’espace et du moi au XXe siècle. . .135
iii. La langue fait et défait le poëme
Deux expériences de corps à corps. . .136
1. L’accélération du mouvement : Antonin artaud . . . . .136
La peinture éclate et la couleur vient :
Van Gogh le suicidé de la société. . . . .137
L’espace tourne, L’Ombilic des limbes. .151
2. La poésie en orbite : Francis ponge . .166
L’écriture ne cesse…. . . . . .166
Un objet est ouvert et signé, « L’huître ». .192
Actes, ou textes. . . . . .207
iv. La réalité ronge la fiction
Deux stratégies pour une poésie réaliste. . 209
1. La figuration non figurative : Eugène Guillevic. . 209
Le réel est traqué, Terraqué. . . . .212
Le poème est cerné, Du domaine. . . . . 223
2. La figuration défigurative : Denis Roche . . 245
Le spectacle est enterré, La poésie est inadmissible . . 248
Le poème est photographié, Notre Antéfixe . .274
L’instantané répétitif chanté. . . .326
Conclusion. . .329
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A noir
Poésie et littéralité
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Ce qui se passe est sans nom. . .339
| 1 | Les toits pointus de tuiles rouges. . 346
| 2 | Elle était la poésie sans lyre. . . . . . . . 365
| 3 | L’oeil double. . .377
| 4 | J’aimais les peintures idiotes . . .390
| 5 | Un métier d’ignorance. . . . . . . 408
| 6 | Témoin de quoi ? . . . . .473
| 7 | Pour des objets spécifiques . . . .491
| 8 | Les premières lignes du jour. . . . 507
| 9 | Poésie flammigère. . . . .521
Et alors ?. . . . . . 536
Editeur : Questions Théoriques
Collection : Forbidden Beach
Publication : 3 mai 2015
Edition : 2e édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 450
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782917131381
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